Patrimoine Historique

Devis du 31 juin 1771 pour la réparation du Pont du Diable qui montre la forme du pont original (Archives Départementales du Tarn, C 967).


Le bref descriptif ci-dessous est un extrait du livre "Les châteaux de l'ancien Rouergue" par le marquis de Valady,1927.

LE CHATEAU DE BAR

     Des cotes rapides dévalant du Ségala vers le Viaur, au-dessous de La Fouillade, se détache un piton en tronc de cône dont le fort château de Bar occupait jadis le sommet, commandant de là l'étroite vallée où court la rivière. Aujourd'hui de cette importante place subsistent élément deux tronçons de tours rondes d'importance inégale, ayant gardé chacune, intacte sous leur manteau de lierre, une voûte presque plate, construite, comme le château tout entier, en moellons schisteux, noyés dans un indestructible mortier, bravant depuis plus de deux cents ans toutes les intempéries. Par la seule inspection de ses ruines dans leur état actuel, le plan général du château resterait impossible à établir; mais très heureusement, quelques documents, tirés de ses anciennes archives, fournissent à ce sujet des renseignements précieux. Auprès de ce qui parait avoir constitué l'entrée de l'ancien château, subsiste un petit bâtiment dont le rez-de-chaussée, bas et voûté, semble contemporain du château. Le granit avait fourni la pierre de taille des ouvertures du manoir en grande partie arrachées. Des fossés, presque totalement comblés, mais encore parfaitement reconnaissables, encerclaient le château lui-même que protégeaient en outre deux murailles circulaires formant

terrasse, encore apparentes par endroits. Du corps de logis, inutile de tenter de retrouver la forme, des amas de pierres et de pierrailles, des voûtes enfouies sous des décombres, mais résonnant encore sous le pied, de vagues fondations de tours, en marquent seuls l'emplacement.


     De l'ancien château fort ne survit plus que sa forte position dominant, immuable, toute la région. Tandis qu'au midi, au bas d'une pente abrupte et sauvage cascadent les eaux rapides du Viaur, au nord, sur une arête reliant ce piton avancé aux premières pentes de la vallée, gardant encore quelques débris de ses opulents vignobles de jadis, se dresse le village de Bar et son clocher. Des exploits d'huissier, procès-verbaux des nombreuses saisies exercées sur la terre et seigneurie de Bar de 1639 à 1686, nous ont conservé des descriptions assez précises du château de Bar, se complétant mutuellement, et des détails abondants sur la seigneurie en dépendant.


     Le 21 octobre 1639 une première saisie est pratiquée pour obtenir le remboursement de la doc, et paiement de l'augment et des habits de deuil, en tout 7.500 livres vainement réclamées par Gabrielle de Galard de Brassac de Béarn, veuve de noble Jean del Salès, baron de Bar à son héritier, son oncle Jacques deI Salès, sieur de Boissans. En vertu d'un arrêt du Parlement de Toulouse du 16 septembre 1639, l'huissier saisit et met sous la main du Roi et de la Cour, le château de Bar, édifié de pierres, composé d'une grosse tour carrée, de trois tours en façon de cul de lampe et d'un corps de logis de 6 étages. Le château à la hauteur de dix cannes et au carré et largeur de huit cannes ou environ, ayant quatre fenêtres « croisières » du côté de midi, une croisière du côté du couchant et du côté du septentrion, deux croisières' et deux demi-croisières et treize lucarnes qui sont placées sur le couvert du château. Au devant au coin du costé du septentrion où il y a une grande porte pour entrer dans le château à laquelle il y a un pigeonnier fait en forme de tour. Ensemble une maison au devant du château, bâtie à neuf ayant deux portes de pierre de taille, couverte de tuile, à deux étages et une cave qu'il y a au-dessous [très certainement le bâtiment existant encore aujourd'hui].

Avec les fossés, jardin, vignes, terres, bois, prés tout joignant, dans lequel enclos, il y a un vivier ayant dix cannes de longueur et autant de largeur ou environ. Ensemble une métairie, au-dessous dudit château, appelée La Grave, du labourage de une paire de bœufs, etc., etc…….


Probablement construit dans le XII ème siècle, ce pont avait jadis une grande importance parce qu'il reliait l'Albigeois et le Rouergue.  L'arche du pont faisait environ 28 m de large et 16m d'hauteur au milieu. Il est tombé en ruine peu à peu et, malgré plusieurs projets de réparation, il s'est écroulé finalement dans une cru de 1776.

Pour plus d'information sur les ponts du Viaur, voir le Viaur Vivant.

Le nom de Bar provient du mot « barro » signifiant « hauteur » en celtique.

Les seigneurs ancrés dans cette région au moyen âge montrent l’importance de la vallée du Viaur à cette époque.

Frottard de Bar, chevalier, tient en fief avec d’autres seigneurs le château de Najac et ses dépendances de Raymond, comte de Toulouse.

En 1259, Bor était la propriété de Raymond Bernard de Najac, le bourgeois Bernard et Guéraud de Combelles. Le prieuré St Pierre fut associé au chapitre de Rodez en 1422 par le pape Martin V.

L’ancienne église fut reconstruite en 1609 puis en 1850 le couvent des dominicaines y fut construit.

Bor comme Laurélie était une région vinicole où l’autorisation de vendanger est mentionnée en 1798 avec la mesure propre à Bor et Bar « la pipe » équivalente à 3 hectolitres 96.



À gauche, illustration d'un document de 1641 qui montre les 4 tours, des jardins potagers, un verger, un bâtiment qui servait à faire du vin, et le village de Bar en bas à gauche.

La seule tour du château qui reste aujourd'hui et, ci dessus, la cave à vin toujours en assez bon état.

Bar

Bor

Laurélie

Les Villages

L’Aurélie ou Laurélie était une ferme du chapitre de Rodez. Elle possédait des vignes pouvant donner jusqu’à 1000 hectolitres de vin. En 1459, le chapitre y construisit un pressoir.

L'ancien château de Bar ne subsiste près de la rivière qu'à l'état de ruine avec une tour ronde et quelques vestiges. Il appartient en 1171 à l'évêque d'Albi, et on voit qu'en 1285 il avait été inféodé à Bernard de Bar, chevalier, qui est cautionné par le roi Philippe III le Hardi représenté par son sénéchal. Par la suite, Ardit dit Lardit de Bar est nommé sénéchal de Rouergue et châtelain de Najac le 3 août 1461 par le roi Louis XI. Cette famille reste seigneur de Bar jusqu'en 1614, époque où elle ne subsiste que par une fille qui l'apporte à la famille del Salès. En 1686, le château est loué et toujours habité. Il passe ensuite successivement dans les familles de La Roque-Bouillac, de Pomeyrols-Jalenques, puis de Roquefeuil-Cahuzac qui le vendent en 1749 aux sieurs Courrège et Fricou.

Le château de Bar a été attaqué et pris au moins deux fois, de 1361 à 1364 par les Anglais, en 1436 par Rodrigue de Villandrando, mercenaire espagnol au service du roi, devenu chef de routiers.

Le Château de Bar

Le Pont du Diable (ou Pont des Infournats)

L'assise du pont, coté Bor et Bar, et un gros fragment du pont original tombé dans le Viaur.

Les Moulins

Extrait du cadastre de 1838, montrant la position du Pont du Diable et les chemins qui y arrivaient.

Le Moulin de Bar

Le Moulin de La Souleyrie

Vu l'étendue des ruines, ce moulin devait être un des plus important moulins sur le Viaur.  Du moulin, lui même, il ne reste que les murs exterieurs et on identifie facilement l'emplacement de la roue, et le plancher de travail.  Quelques fragments d'anciennes roues existent aussi.

Le moulin appartenait à la famille Fricou et l'impressionante taille de la maison indique que c'était une entreprise florissante à une époque.  Malheureusement, les jambages en granite des portes et fenêtres ont été emportés, ce qui a beaucoup fragilisé ce beau bâtiment.

Ce lieu dit est aussi relié à l'histoire du "Pape du Viaur" puisque c'est ici que le dernier fidèle de ce pape, Jean Tranier a été arrêté en 1467.

Le "Village Gaulois"

Situé sur le Viaur en dessous du village de Bar, cet ancien moulin est toujours en état de fonction et peut être accédé sur demande au propriétaire.

Doté d'une roue horizontale, et comme beaucoup de moulins de son époque, il était utilisé pour moudre le blé et les noix, ainsi que pour scier le bois.

Il sert maintenant comme micro-centrale et l'électricité contribue aux énergies renouvelables.

Les vestiges d'un autre moulin/scierie sont visibles de l'autre côté du Viaur, côté Tarn.

Cet endroit, connu localement comme "le Village Gaulois", est un lieu assez mystérieux qui couvre plusieurs hectares sur le plateau entouré par une boucle du Viaur.  Jamais vraiment étudié en profondeur, il consiste en d'innombrables murets, passages, enclos, parapets, ainsi que des empilements de pierres sèches.  On y trouve aussi plusieurs constructions qui ressemblent aux tumuli primitifs.